Avant de devenir cette imposante rivière qui charrie bateaux et péniches, l'Oise n'est qu'un petit torrent. C'est en Belgique après la frontière qu'elle trouve sa source. Voyage à Chimay, une ville princière où l'on préfère la bière à l'eau.
SUR LE BORD du chemin, au
coeur du bois de Chimay, en Wallonie, un léger bruit d'eau qui ruisselle interpelle le promeneur.
Elle mesure moins d'un mètre. A l'ombre des grands arbres, ses eaux claires jaillissent d'une
modeste fontaine de pierre, avant de traverser la route et de s'élancer à la conquête de la
France. C'est l'Oise. Dans la plus grande discrétion, elle prend son élan pour parcourir les
211 kilomètres qui la séparent de la Seine, où elle est née pour se jeter. Qui pourrait imaginer
que ce ruisseau de rien du tout se transforme en une rivière majestueuse, emblème de toute une
région française ? Les Belges, eux, ont du mal à s'en souvenir. « L'Oise ? Mais c'est en France
qu'elle est ! », vous répondront sûrement les accueillants habitants de Chimay si vous demandez
votre chemin. Près de la fontaine, un panneau aux couleurs défraîchies indique - pour ceux qui
prennent le temps de déchiffrer ses caractères à moitié effacés - qu'il s'agit bien de la «
Source de l'Oise, rivière de France, symbole de l'amitié unissant la France à la Belgique ».
Les blasons des quatorze anciennes communes, regroupées sous le même nom de Chimay, tentent
tant bien que mal de résister au temps. Mais l'essentiel, c'est l'eau. Fille de trois sources
marécageuses, qui ne font plus qu'une à partir de cet endroit précis, l'Oise et ses tout premiers
remous fournissent un prétexte poétique pour rendre visite à Chimay.
Le secret breuvage
des
moines trappistes
Car le site a bien d'autres atouts touristiques. Et si la ville prévoit
de mettre en valeur la source d'ici la fin de l'année, les aménagements ont déjà été faits pour
découvrir tous les autres trésors de la région. Il vous suffit de suivre, pour ne rien manquer,
la route de l'Oise, le circuit touristique récemment mis en place. A quelques kilomètres de
la fontaine d'où jaillit l'Oise, se dresse le temple d'une autre boisson, qui a fait la renommée
de Chimay : l'abbaye Notre-Dame de Scourmont.
Dans le secret de ces murs austères,
les moines cisterciens trappistes ont développé, depuis 1862, la production de bière et de fromages.
Aujourd'hui la Chimay, l'une des six bières en Belgique autorisées à porter l'appellation Trappiste,
est bien connue des amateurs qui apprécient ses arômes puissants. Si la confection de ce breuvage
reste jalousement gardée par les moines cisterciens, en revanche, les promeneurs peuvent visiter
librement le parc, l'église et le cimetière des lieux. Une manière de s'imprégner, dans un cadre
bucolique, de la sérénité et du calme qui rythment la vie quotidienne des religieux.
Mais c'est
dans la ville de Chimay, 9 kilomètres plus haut, que la route touristique de l'Oise commence.
Nichée dans un écran verdoyant, la ville déroule ses rues pavées et ses vieilles pierres, mélange
de noble, de bourgeois et de campagnard. Construits en 1100, Chimay et son château recèlent
de nombreux trésors chargés d'histoire. Sur la Grand-Place, les visiteurs ne résistent pas à
s'installer en terrasse, pour se rafraîchir, en admirant le monument des princes et la collégiale,
exemple typique de l'architecture soissonnaise du XIII
e
siècle. Le château des princes
de Chimay, demeure seigneuriale de pur style Henri IV, a été sept fois détruit ou incendié.
Ce bâtiment, résidence préférée de Charles le Téméraire, porte les marques de différentes époques.
Mais il s'inscrit aussi dans la modernité, grâce aux châtelains qui continuent à le faire vivre,
puisqu'il tire sa renommée du prestigieux festival de musique baroque qui s'y tient chaque année.
La princesse de Chimay elle-même vous fera visiter sa demeure, site incontournable. Au-delà
de la ville, la Botte du Hainaut dont fait partie Chimay, réserve des surprises aux passionnés
d'histoire, de nature ou de gastronomie. La route de l'Oise vous mènera à l'Aquascope de Virelles,
un espace de découverte implanté dans une réserve naturelle, ou à Lompret, l'un des plus beaux
villages de Wallonie.
coeur du bois de Chimay, en Wallonie, un léger bruit d'eau qui ruisselle interpelle le promeneur.
Elle mesure moins d'un mètre. A l'ombre des grands arbres, ses eaux claires jaillissent d'une
modeste fontaine de pierre, avant de traverser la route et de s'élancer à la conquête de la
France. C'est l'Oise. Dans la plus grande discrétion, elle prend son élan pour parcourir les
211 kilomètres qui la séparent de la Seine, où elle est née pour se jeter. Qui pourrait imaginer
que ce ruisseau de rien du tout se transforme en une rivière majestueuse, emblème de toute une
région française ? Les Belges, eux, ont du mal à s'en souvenir. « L'Oise ? Mais c'est en France
qu'elle est ! », vous répondront sûrement les accueillants habitants de Chimay si vous demandez
votre chemin. Près de la fontaine, un panneau aux couleurs défraîchies indique - pour ceux qui
prennent le temps de déchiffrer ses caractères à moitié effacés - qu'il s'agit bien de la «
Source de l'Oise, rivière de France, symbole de l'amitié unissant la France à la Belgique ».
Les blasons des quatorze anciennes communes, regroupées sous le même nom de Chimay, tentent
tant bien que mal de résister au temps. Mais l'essentiel, c'est l'eau. Fille de trois sources
marécageuses, qui ne font plus qu'une à partir de cet endroit précis, l'Oise et ses tout premiers
remous fournissent un prétexte poétique pour rendre visite à Chimay.
Le secret breuvage
des
moines trappistes
Car le site a bien d'autres atouts touristiques. Et si la ville prévoit
de mettre en valeur la source d'ici la fin de l'année, les aménagements ont déjà été faits pour
découvrir tous les autres trésors de la région. Il vous suffit de suivre, pour ne rien manquer,
la route de l'Oise, le circuit touristique récemment mis en place. A quelques kilomètres de
la fontaine d'où jaillit l'Oise, se dresse le temple d'une autre boisson, qui a fait la renommée
de Chimay : l'abbaye Notre-Dame de Scourmont.
Dans le secret de ces murs austères,
les moines cisterciens trappistes ont développé, depuis 1862, la production de bière et de fromages.
Aujourd'hui la Chimay, l'une des six bières en Belgique autorisées à porter l'appellation Trappiste,
est bien connue des amateurs qui apprécient ses arômes puissants. Si la confection de ce breuvage
reste jalousement gardée par les moines cisterciens, en revanche, les promeneurs peuvent visiter
librement le parc, l'église et le cimetière des lieux. Une manière de s'imprégner, dans un cadre
bucolique, de la sérénité et du calme qui rythment la vie quotidienne des religieux.
Mais c'est
dans la ville de Chimay, 9 kilomètres plus haut, que la route touristique de l'Oise commence.
Nichée dans un écran verdoyant, la ville déroule ses rues pavées et ses vieilles pierres, mélange
de noble, de bourgeois et de campagnard. Construits en 1100, Chimay et son château recèlent
de nombreux trésors chargés d'histoire. Sur la Grand-Place, les visiteurs ne résistent pas à
s'installer en terrasse, pour se rafraîchir, en admirant le monument des princes et la collégiale,
exemple typique de l'architecture soissonnaise du XIII
e
siècle. Le château des princes
de Chimay, demeure seigneuriale de pur style Henri IV, a été sept fois détruit ou incendié.
Ce bâtiment, résidence préférée de Charles le Téméraire, porte les marques de différentes époques.
Mais il s'inscrit aussi dans la modernité, grâce aux châtelains qui continuent à le faire vivre,
puisqu'il tire sa renommée du prestigieux festival de musique baroque qui s'y tient chaque année.
La princesse de Chimay elle-même vous fera visiter sa demeure, site incontournable. Au-delà
de la ville, la Botte du Hainaut dont fait partie Chimay, réserve des surprises aux passionnés
d'histoire, de nature ou de gastronomie. La route de l'Oise vous mènera à l'Aquascope de Virelles,
un espace de découverte implanté dans une réserve naturelle, ou à Lompret, l'un des plus beaux
villages de Wallonie.
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